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La Gélinotte des bois

La Gélinotte des bois appartient à la sous-famille des Tétraonidés dont elle est une des plus petitesIntroduction représentantes avec un poids moyen de 400 gr. L'aspect général du plumage est de type feuille morte, avec un dos et des couvertures roux-brun tachées de blanc et une face inférieure claire maculée de virgules sombres. La queue présente un aspect typique, grise avec l'extrémité formée d'une large bande noire bordée de blanc qui reste toutefois difficile à voir à l'envol. Le dimorphisme sexuel est peu marqué, le mâle est plus contrasté avec des flancs plus roux et une gorge noire bordée de blanc alors que celle de la femelle est blanchâtre.
C'est une espèce strictement sédentaire qui vit généralement en couple sur un domaine restreint de 20 à 40 ha. La gélinotte n'a pas de place de chant, pour défendre son territoire, le mâle émet au printemps et en automne un chant très aigu rappelant celui du roitelet.

Valeurs-ajoutesC'est le plus forestier de nos tétraonidés car seuls quelques jeunes en dispersion quittent occasionnellement le couvert des arbres. Bien qu'elle puisse se rencontrer dans des boisements aussi bien résineux que feuillus, en plaine comme en montagne jusqu'à 1900 m d'altitude, elle recherche des types de boisements bien particuliers qui ne se rencontrent pas partout. Ils se caractérisent par trois composantes indispensables à l'oiseau, une structure diversifiée aussi bien verticalement qu'horizontalement qui offre un couvert de sécurité indispensable à leur protection. La présence d'arbustes feuillus comme les sorbiers, noisetiers, bouleaux ou aulnes dont les chatons ou les bourgeons sont utilisés comme alimentation hivernale et une strate herbacée/éricacée bien développée, riches en insectes indispensables au premier mois de vie des poussins.

En France, la Gélinotte occupe essentiellement les massifs forestiers de l'Est du pays, Suivi-demographique-3Vosges, Jura et Alpes. Elle existe encore dans les Ardennes, sa présence dans le Massif Central est relique ainsi que dans les Pyrénées où elle semble avoir disparue au début du 20ème siècle, bien que quelques observations aient été faites dans les années 1980 et 1990. C'est l'espèce de galliformes dont l'aire de distribution s'est la plus réduite au cours des cinquante dernières années avec la disparition quasi complète des populations de basse altitude et une raréfaction dans certaines massifs de moyenne altitude. Cependant, la Gélinotte est en expansion dans les Alpes du sud où elle colonise progressivement la plupart des forêts de montagne des Alpes de Haute Provence depuis 50 ans. Les densités varient beaucoup selon les milieux, de moins d'1 couple aux 100 ha à 4 ou 5 dans les habitats favorables du Jura ou des Alpes. Curieusement, la plus forte densité connue, 8-10 couples/100 ha, a été trouvée dans les Alpes du sud dans un site colonisé il y a une cinquantaine d'années.
Les principales menaces qui pèsent sur la Gélinotte sont les changements dans la structure et la composition des habitats forestiers, conséquence, selon les lieux, de l'intensification de la sylviculture, ou au contraire de son abandon, notamment dans les forêts à dominante feuillue autrefois gérées en taillis favorables à l'espèce. Bien que chassable, la Gélinotte n'est plus tirée que dans 3 départements alpins depuis les années 2000 avec des prélèvements totaux inférieurs à 50 individus.
La Gélinotte est un oiseau difficile à détecter sur le terrain ce qui rend très difficile le suivi des populations. Malgré tout, grâce à une nouvelle méthode, l'Indice de Présence sur Placettes Circulaires (IPPC), l'O.G.M. a lancé depuis 2007 un suivi à l'échelle des Alpes du nord qui devrait à terme, permettre d'estimer les niveaux d'abondance par unités naturelles.

Communale :

L'aire de distribution de la gélinotte des bois concerne les Alpes, les Vosges, le Jura et les Ardennes. Avec 791 communes de présence régulière (), la gélinotte des bois demeure l'espèce de petit gibier de montagne la plus largement répartie en France. L'espèce est principalement localisée dans les Alpes du Nord (53 % des communes de présence régulière) où elle peut être observée sur une grande partie des massifs forestiers, au-dessus de 700 m d'altitude.
La régression très importante de la gélinotte dans le nord-est de la France, initiée depuis les années 1960, s'est poursuivie au cours de la dernière décennie.
L'espèce n'est plus présente que de façon sporadique () dans les Ardennes. Au cours de la dernière décennie (2000-2009), elle a disparu d'un grand nombre de communes des Vosges et du Jura (93 communes) et n'occupe plus que les parties les plus hautes de ces deux massifs.
Dans les Alpes, la tendance à la contraction de son aire sur sa frange nord-ouest s'est poursuivie : l'espèce a disparu de 35 communes () et le statut de plusieurs d'entre elles est passé de présence régulière à présence sporadique. Par contre, l'extension de l'espèce dans les Alpes du Sud se confirme avec l'apparition de l'espèce sur une quinzaine de communes ().
Dans le Massif Central et les Pyrénées, les témoignages de présence recueillis pendant la décennie précédente n'ont pas pu être confirmés (et ).
La gélinotte des bois est l'espèce qui a subi la plus forte régression de son aire de distribution avec une diminution de 31 % de ses communes de présence régulière depuis 1999 et de 75 % depuis les années 60.

Unité naturelle :

Dans les Alpes, son aire de présence couvre actuellement les parties favorables de 196 unités naturelles, d'une superficie totale de 13176 km² soit 3% de plus qu'en 1999.

Evolution-repartition

Modélisation des habitats 

La gélinotte des bois est très sédentaire. Les couples occupent des domaines vitaux assez petits (10 à 40 ha). Bien que certains faciès végétaux répondent à leurs divers besoins vitaux saisonniers, ces oiseaux ne s'y regroupent pas comme le font d'autres tétraonidés. Vu l'étroite imbrication des habitats à nichées dans la matrice boisée, il est très difficile de réaliser une cartographie fine de ces habitats.

Cartographie à dires d'experts

Il n'existe pas de cartographie à dires d'experts.

Abondance :

IPPC 2009-2014La Gélinotte ne bénéficie pas des mêmes modalités de suivi que la plupart des autres espèces de galliformes. En effet, sa grande discrétion et les milieux denses qu'elle occupe, empêche la mise en œuvre des méthodes classiques de dénombrement qui s'appuient sur des contacts visuels ou auditifs. Autrefois préconisée, la méthode dite du rappel, basée sur la réponse des mâles à la repasse de leur chant à l'aide d'un appeau, a été abandonnée. En effet, Les expériences conduites pour tester l'efficacité du rappel ont montré un trop faible taux de détection des oiseaux présents.
Depuis, 2002, une nouvelle méthode a été mise en place, la méthode IPPC : Indices de Présence sur Placettes Circulaires. Cette méthode s'appuie sur une recherche standardisée des indices de présence (crottes essentiellement) au printemps, à raison de 100 placettes de 20 m de rayon distribuée régulièrement dans une surface de 400 ha. L'indice IPPC est égal au pourcentage de placettes avec indices de présence printanière, il varie donc de 0 à 100.
Après une période de test, un plan d'échantillonnage probabiliste a été mis en place en 2009 dans Alpes du nord qui aboutira en 2014 à la réalisation de 80 sites IPPC. Ce programme a pour objectif d'établir le niveau d'abondance des différentes unités naturelles ou régions naturelles des Alpes du nord.
La carte présentée positionne les 80 sites IPPC au sein des régions naturelles des alpes du nord. Les valeurs IPPC ont été réparties en 6 classes : 0-1 (absence ou présence anecdotique) ; 2-5 (< 1 c./100 ha) ; 6-14 (1 à 2 c./100 ha) ; 15-24 (2 à 4 c./100 ha) ; 25 – 45 (4 à 7 c./100 ha) ; > 45 (≥ 8 c./100 ha).

 

Tendance :

Préalablement à ce plan d'échantillonnage, quelques sites avaient été retenus pour démarrer un suivi inscrit sur le long terme. Cependant, les difficultés techniques ont conduit généralement à une interruption de ces suivis.

Succès de la reproduction :

Il n'existe toujours pas de méthode généralisable pour compter les jeunes et les adultes en été. L'utilisation de chiens est décevante car cet oiseau ne tient pas l'arrêt. Il "piète" et s'envole hors de vue de l'observateur, dans des milieux souvent très fermés. Des battues sans chien sont réalisées, hors programmes O.G.M., dans le massif jurassien, mais la méthode est inapplicable dans les Alpes où les milieux sont plus denses et plus accidentés. Ainsi, aucun programme n'a pu être développé pour estimer l'indice annuel de la reproduction dans les Alpes.

 

La gélinotte est très peu chassée. Diverses dispositions font que seuls les chasseurs de Haute-Savoie, Savoie et de l'Isère peuvent, à ce jour, la chasser. Elle est soumise à plan de chasse dans les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes avec un plan de chasse nul depuis plusieurs années. Au total, une quarantaine d'oiseaux par an est prélevée dans les départements de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Au cours de la décennie, les prélèvements ont diminué globalement de 24 %.

Chasse

Mortalité dans les câbles aériens des remontées mécaniques

A ce jour, 10 cas de collision de gélinotte des bois ont été répertoriés sur 7 () des 255 stations alpines. 6 cas sont imputables à des téléskis. Les portions à risque ont été portées à la connaissance des responsables des domaines skiables pour les inciter à mettre en place les dispositifs de visualisation. 1 () des 6 téléskis identifiés comme dangereux a été visualisé.

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